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"Nicht Bach ! Meer sollte er heissen ! (Pas Bach ! Il devrait s'appeler beaucoup plus !) Ainsi s'exprimait Beethoven à une époque où celui que l'on considère aujourd'hui comme le "père de la musique" était presque oublié. Cet incomparable génie créateur, puissant et serein dans tous les domaines, dormait depuis de longues années lorsque Mendelssohn dirigea, en 1829, la "Passion selon Saint-Mathieu" et rendit à ce "musikalischen Wundermann" (magicien de la musique, ainsi que le nomme Wagner) la place qui lui était due. Pourquoi était-il resté si longtemps dans l'ombre ? Probablement parce qu'il est un "Zukunft-musiker" (musicien de l'avenir) comme le dit si bien Schumann, et nul ne peut dire à quelle époque appartient ce maître prodigieux qui joint à la pureté classique de la forme des hardiesses inconcevables.
Organiste, maître de chapelle et "Kantor" à la célèbre "Thomas schule", ce compositeur aux ressources inépuisables s'attaque avec une égale valeur à tous les genres de composition. Sa foi inébranlable et sa vie droite ont imprégné son oeuvre de majesté, de puissance et de sérénité.
Claveciniste virtuose, il composa le ravissant Concerto dans la forme italienne, les deux volumes du Clavecin bien tempéré et autres oeuvres pour clavecin, toutes d'une égale beauté. Maître dans l'art vocal et orchestral, ses admirables cantates, ses concertos brandebourgeois, pour ne citer que ses oeuvres les plus célèbres, sont autant de diamants qui scintillent. Son oeuvre d'orgue, puissamment riche et variée, remplirait à elle seule la vie de tout autre, et nous arrivons au couronnement de sa carrière de musique religieuse avec les oratorios : Oratorio de Noël, Passion selon Saint-Mathieu et Saint-Jean - et la célèbre Messe en si. Il apporte un souffle nouveau et les différents styles musicaux évoluent. Nous le voyons transformer le prélude libre en prélude classique à 2 ou 3 thèmes, et de même pour la Toccata, il passera de la Toccata "alla" Buxtehude, sans thème et aux rythmes désordonnés, à la Toccata classique au thème impératif et au rythme permanent.
Sa Toccata et Fugue en ré mineur, une des plus célèbres sinon la plus célèbre de ses compositions pour orgue, en est un admirable exemple. Il ne se contente pas d'annoncer la Fugue, mais il l'encadre. Trois interrogations sont lancées et suivies d'un decrescendo impressionnant. Il ne s'arrête à aucun thème mais bondit d'effets en effets. Ses changements constants de claviers nous donnent des couleurs crues et violentes, mais de cet apparent désordre naît l'unité.
Saint Augustin prétendait que le premier homme, Adam, se devait d'avoir toutes les sciences et donc était un parfait musicien. Cette idée-là est sujette à caution. En revanche, il ne faut pas lire longtemps les premières pages de la Bible pour trouver la trace du premier artiste. Et le premier artiste est bien un chanteur et un musicien. Il s'agit d'un descendant de Caïn, mentionné dés le chapitre 4 de la Genèse :
"Ada, femme de Lemech, mit au monde Yabal, l'ancêtre de ceux qui habitent sous des tentes et élèvent des troupeaux. Yabal eut un frère, Youbal, l'ancêtre de ceux qui jouent de la harpe et de la flûte. Sella (deuxième femme de Lemech) enfanta Toubal-Caïn, le forgeron qui fabriquait tous les outils tranchants de bronze ou de fer."
L'art musical au service de la célébration du Dieu de la Bible a été encouragée par plusieurs théologiens dans la lignée de Saint Augustin. Ils ont vu dans l'essence de la musique une pure manifestation du mysticisme chrétien.
LA MUSIQUE DE BACH : si l'on veut parler de la musique religieuse d'inspiration chrétienne, plusieurs noms surgissent...
Cependant, un homme émerge et, de son génie, surpasse certainement tous les autres, c'est Jean-Sébastien Bach.
Jugez-en en écoutant ce voyage au coeur du génie de Bach sous l'influence de la Bible dans ses oeuvres !
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